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  1. 25
    mai

    Europe et quais trop larges pour les TER : Décryptage

    Note 2.61/5 (218 votes)
    Posté par intermodalite.com, 25-05-2014 à 16:24 | Commenter | nb: 0 nombre de commentaires
    Europe et quais trop larges pour les TER : Décryptage

    Une information de presse a révélé l’incompatibilité entre les nouveaux TER commandés par les Régions de France et les quais voyageurs. Cette information qui a fait le « Buzz » pendant quelques jours cache des incohérences que les connaisseurs se gardent bien de révéler. Au tire de ces incohérences, la normalisation Européenne vient de [...] s’inviter dans le ferroviaire et fait sauter un verrou sur le réseau Français. En effet, les nouveaux trains sont bien précisément conforme au gabarit européen et c’est bien la France qui a tardé à mettre les quais à niveau. Ce retard est connu et c’est en toute connaissance de cause que depuis deux ans, les techniciens s’affairent à chiffrer la mise au bon gabarit des quais sur les lignes où devront circuler ces matériels. L’Établissement Public de Sécurité Ferroviaire a également joué son rôle en donnant l’agrément de circulation à ces trains qui ne sont soumis à aucune dérogation.
    En ce qui concerne l’inventaire des caractéristiques du réseau, RFF transmets généralement ses demandes à la SNCF qui encore aujourd’hui détient toute les informations. La polémique SNCF-RFF n’a donc pas cours car ce sont bien les techniciens de la SNCF disposant de tous les éléments, qui ont prescrit les caractéristiques des matériels. C’est de bon droit que les Régions non informées doivent s’exonérer de payer ce coût qu’il était possible d’anticiper depuis de 2 ans s’il n’avait été dissimulé.
    Afin de confirmer le rôle de la SNCF dans cette polémique: Lors du Plan Rail Midi Pyrénées, où 800 millions d’euros ont été investis, la Région Midi Pyrénées était fière d’avoir délocalisé à Toulouse 70 ingénieurs SNCF et leurs équipes. Ces ingénieurs n’ont pas anticipé les nouveaux TER et ils ont prescrit la reconstruction des nouveaux quais, tel en 2009, celui illustré qui est situé aux Cabannes sur la ligne Toulouse – Latour de Carol en dérogation aux normes. Ce quai a déjà été raboté deux fois depuis sa construction pour accueillir ces TER. C’est donc la preuve qu’il n’a pas été positionné aux côtes normalisées prescrites par l’Europe. Reste à comprendre pourquoi la France a fait de la résistance pour appliquer ces normes européennes. Normes qui plombent le ferroviaire Français au niveau du gabarit des quais, mais aussi des tunnels, de l’électrification et aussi de la signalisation. Cette démarche protectionniste a permis de protéger les cheminots Français qui seuls disposaient de matériels aptes à circuler en France. Cette démarche a aussi protégé les constructeurs ferroviaires nationaux qui ont ainsi construit des matériels répondant aux contraintes imposées par ce réseau ferré national à accès contraint. La conséquence a été de rendre impossible l’accès au réseau au matériel étranger. Quelques rares exception infirment ce principe : Locomotives Class 66 et 77, quelques locomotives électriques et les ICE Allemands de Siemens sur la relation Est Européenne. Ce protectionnisme technique vient de se transformer en handicap. En effet la mise aux normes va ouvrir les accès au réseau et Alstom remis en concurrence doit maintenant fabriquer du matériel aux normes Européenne car les matériels plus étroits ne trouvent pas de débouchés à l’étranger et Alstom ne peut plus se contenter des commandes SNCF pour compte des Régions.
    D’autres arguments sous tendent cette incohérence révélée par ce hiatus de gabarit. Elles sont plus sournoises mais tout aussi lourdes pour les budgets des collectivités. Après avoir engagé les régions à acheter des matériels au gabarit plus généreux, ces dernières sont embarquées à financer les aménagements connexes. Les quais sont le premier aménagement visible. Le deuxième sera révélé par les consommations en exploitation de ces nouveaux matériels. Il conviendra dès lors de renforcer l’alimentation électrique pour pouvoir faire circuler ces rames aux vitesses pour lesquelles elles ont été conçues. Le troisième volet budgétaire concernera les voies des lignes régionales. Elles ont été renouvelées sans tenir compte de caractéristiques optimisées des ces lignes. Malgré la reconstruction des voies, les vitesses sont restées identiques. Or certaines sections pouvaient supporter des relèvements de vitesse significatifs. Hélas le matériel approvisionné n’a pas pris en compte ces possibilités et est souvent trop léger pour passer les vitesses limites par exemple de 140 à 160 km/h. C’est donc sciemment que ces enchaînements sont orchestrés pour imposer aux collectivités une programmation incompressible à moyen terme de leurs dépenses. Ce dispositif arrive fort à propos en relai aux dépenses TER fortement rediscutées. Sous ce mini « Buzz » d’actualité, ces stratégies révèlent des déviances plus profondes du système ferroviaire qui privilégie un fonctionnement incohérent par toutes les inerties que ses gestionnaires imaginent. A défaut d’en titrer les conséquences rapidement la France disposera d’un outil ferroviaire pénalisant et inutile. Le débat sur la largeur des nouveaux TER cache la menace d’un effondrement du système ferroviaire ruineux pour les finances. L’Etat doit en tirer les conséquences et ne pas rechercher à couvrir cette SNCF sans tête ni feuille de route.
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  2. 19
    mai

    Plaidoyer pour l'autocar

    Note 2.71/5 (237 votes)
    Posté par intermodalite.com, 19-05-2014 à 12:01 | Commenter | nb: 0 nombre de commentaires
    Plaidoyer pour l'autocar

    La FNTV défend le modèle économique de l’autocar à l’Assemblée nationale.
    Michel Seyt, Président de la FNTV, a défendu jeudi 15 mai 2014 à l’Assemblée nationale les atouts de l’autocar lors d’un colloque dédié aux évolutions du modèle économique du transport de voyageurs. Economique tout en étant écologique, [...] permettant un maillage territorial fin, le développement de l’autocar sur les longues et moyennes distance répond aux besoins d’accessibilité des utilisateurs, tant économiquement que géographiquement.
    « Il ne faut pas trop attendre pour permettre le développement des lignes d’autocar nationales : il existe une véritable attente sociale. Il est important d’aider les opérateurs nationaux à se préparer à l’ouverture inévitable du marché. L’assouplissement des règles du cabotage ne suffit pas, même si c’est une bonne orientation », a affirmé Michel Seyt.
    Pour Véronique Hamayon, directrice de cabinet de Frédéric Cuvillier, Secrétaire d’Etat aux Transport, « il n’y a pas d’opposition entre les modes – ferroviaire et routier – qui peuvent être complémentaires ».
    Les déplacements par autocar sont en effet moins coûteux pour les usagers (source FNAUT) : 6,90 centimes d’euros par voyageur par kilomètre pour des services autocar longue distance, 10,98 centimes d’euros pour le TGV et 9,11 centimes d’euros pour les trains Intercités.
    Dans son avis publié le 27 février 2013, l’Autorité de la Concurrence a relevé que sur les dix liaisons les plus fréquentées par les usagers de l’autocar, en moyenne les billets de train TGV étaient deux fois plus chers que les billets d’autocar.
    Michel Seyt a ainsi rappelé qu’en trente ans, les évolutions technologiques ont permis de réduire de 30 % la consommation des véhicules.
    42 % des 65 473 autocars qui sillonnent le réseau routier français sont à la norme Euro IV ou mieux (source Ministre du Développement durable, 2013).
    Ces normes permettent de réduire les émissions de particules et de CO2.
    Rapportée au transport de 50 passagers, les émissions de gaz à effet de serre engendrées par l’autocar sont ainsi 11 à 12 fois inférieures à celles de la voiture particulière.
    En outre, l’autocar permet la réduction de l’usage de la voiture : 1 autocar, c’est 30 voitures en moins sur les routes.
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  3. 15
    mai

    L’Etat pourrait être contraint de sauver Alstom

    Note 2.71/5 (237 votes)
    Posté par intermodalite.com, 15-05-2014 à 17:18 | Commenter | Voir commentaires | nb: 4 nombre de commentaires
    L’Etat pourrait être contraint de sauver Alstom

    L’intervention du Gouvernement dans le dossier Alstom, loin de clarifier le débat précise le risque de l’État Français.
    Sur ces marchés où l’État reste le client majeur en ayant accordé une préférence nationale à une industrie sur protégée et qui n’a pas fait l’effort de recherche permettant de se maintenir dans la [...] compétition mondiale, l’État pour ne pas perdre ce qu'il considère comme un fleuron devra lourdement s'engager.
    Cet interventionnisme protecteur qui a obligé aujourd’hui Alstom à une décision de gestion financière qui seule peut assurer sa survie se voit contrarié par l’État.
    La prise de position de l’État dans ce dossier ne peut qu’inciter les investisseurs non engagés en France à reculer devant des prises de participations.
    Général Electric qui représente déjà plus de 10.000 emplois en France contrairement à Siemens, doit réfléchir sur une stratégie qui le verrait perdre ses latitudes de gestion devant les contreparties exigées par l’État.
    Une telle situation pourrait décourager Général Electric.
    Siemens peu engagé en France eut servir depuis l’Allemagne. Cette situation pourrait confirmer les craintes pour l’emploi chez Alstom qui ne pourrait réagir. Un tel désengagement pourrait contraindre l’État à injecter les 12 milliards qu’offre Général Electric pour sauver le fruit séché du passé resté sur la branche fleurie d'espoirs. Ségolène Royal très impactée par la décision à venir sur les sites Alstom de sa Région a immédiatement réagit avec une lecture claire de la situation. Cette lisibilité à l’évidence valorise l’offre Général Electric si le gouvernement sait rester réaliste dans ses décisions et admet qu’il faut lâcher Alstom au marché… Les informations récentes semblent confirmer qu’Arnaud Montebourg s’est donné les outils de la réflexion mais que c’est lui qui devra in fine rassurer Général Electric. Un engagement de Siemens sur ce dossier, soumis à trop d’interventionnisme, pourrait être considéré par ses actionnaires comme une lourde faute de gestion…
    Le Ministre de l’Économie dit avoir fait un choix de «patriotisme économique» en se dotant d'un droit de regard sur les entreprises étrangères qui pourraient viser des investissements en France, comme c'est le cas de Général Electric sur Alstom. Paru au Journal officiel jeudi, un nouveau décret étend à l’énergie et aux transports - mais aussi à l’eau, la santé et les télécoms - le mécanisme
    Concrètement, ce décret gouvernemental soumet à l’autorisation préalable du ministre de l’Economie les investissements par des groupes étrangers en France. Cette extension doit permettre au gouvernement de peser davantage dans le dossier Alstom, dont la branche énergie est convoitée par GE, mais aussi l’allemand Siemens, qui a les faveurs de l’exécutif. «Nous pouvons désormais bloquer des cessions et exiger des contreparties», a assuré le ministre de l’Économie. «Le choix que nous avons fait, avec le Premier ministre, est un choix de patriotisme économique», a encore déclaré Arnaud Montebourg, dans un entretien au Monde, ajoutant : «Ces mesures de protection des intérêts stratégiques de la France sont une reconquête de notre puissance». L’Etat «doit avoir son mot à dire» concernant les investissements étrangers dans des secteurs jugés stratégiques, a de son côté déclaré Matignon pour justifier le décret, cosigné par le Premier ministre Manuel Valls.
    Cette nouvelle contrainte n’a pas échappé à Général Electric et sa déclaration est une marche arrière très diplomatique en déclarant qu’il allait poursuivre ses «discussions constructives avec le gouvernement» français tout en ayant «pris note du décret du gouvernement français publié ce matin». «Notre projet industriel est bon pour Alstom, pour ses employés et pour la France. Notre projet est de bâtir une entreprise leader mondiale dans le secteur de l’énergie, avec quatre sièges basés en France, tout en préservant et en créant des emplois», a ainsi fait valoir Général Electric.
    Bercy qui se croit encore stratège déclare : «on est […] armés pour continuer les discussions et les négociations vis-à-vis des deux […] sociétés qui ont exprimé leur intérêt par rapport aux activités d’Alstom». Cette imprévoyance n’a pas encore rendu lisible le périmètre des conséquences car l’Etat précise que son l’entrée entrée au capital n’est «pas à l’ordre du jour». Cette précision condfirme que des hauts conseillers ont bien sonné l’alerte.
    Pour justifier cette posture, les propos relayés par la presse ne rassurent pas du tout : Le décret n’aurait «pas forcément» vocation à être utilisé : «il va nous permettre d’avoir un dialogue et une négociation plus sereine avec les compétiteurs, que ce soit GE ou Siemens puisqu’il s’applique à tous les investisseurs étrangers quelle que soit leur nationalité», précise-t-on.
    «A partir de demain, on rentre dans une phase de négociation active», a-t-on insisté de source proche de Montebourg. «Il faut discuter avec nous, il n’y a pas d’autre choix». Hélas il existe bien un autre choix : Livrer Alstom à son sort…
    L’Etat cherche encore à laisser croire qu’il maîtrise la situation. Le feu vert de l’Etat doit intervenir «avant la conclusion définitive» d’un accord de reprise, indépendamment du calendrier fixé par Alstom, qui s’est donné jusqu’à fin mai pour étudier les offres de rachat de son pôle énergie, même s’il a déjà marqué sa préférence pour celle de GE, en compétition avec Siemens. «Il me paraît peu probable que l’autorisation préalable soit donnée sur des offres soit évolutives, soit en cours de formation», a-t-on encore expliqué. Pourtant, selon Le Monde, l’adoption du nouveau décret a été accélérée par les révélations sur Alstom.
    Pour les syndicats d’Alstom, le décret a été diversement apprécié. La CFE-CGC dénonce d’abord une «décision politique et non industrielle. Ce qui ne me semble pas juste, c’est que des politiciens vont mettre leur nez sur des affaires industrielles pour lesquelles ils n’ont pas les éléments nécessaires et suffisants pour prendre une décision », a ainsi estimé Didier Lesou. Les politiques n’y connaissent rien du tout dans le monde industriel. Cela nous énerve un peu.» Surtout le syndicaliste ne veut que l’Etat se serve de ce décret pour imposer son choix de Siemens par rapport à GE. «Avec Siemens, les salariés d’Alstom sont morts», estime-t-il. «Au pire, c’est l’offre de General Electric qui nous convient le mieux. Mais, au mieux, ce serait une offre française». «Par contre, si l’idée de l’Etat, c’est finalement de dire oui, on garde tout français et on va se débrouiller pour que tout reste français à long terme, là ça peut nous convenir», a affirmé Didier Lesou.
    A la CGT, on a salué «un premier pas», estimant qu'«il est enfin temps que l’Etat prenne ses responsabilités». «Maintenant, on attend des actes, que le gouvernement applique le décret», a ajouté Christian Garnier, délégué CGT central du groupe.
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  4. 15
    mai

    Le "gouffre financier" des futures LGV du Sud-Ouest

    Note 2.7/5 (264 votes)
    Posté par intermodalite.com, 15-05-2014 à 00:22 | Commenter | nb: 0 nombre de commentaires
    Le "gouffre financier" des futures LGV du Sud-Ouest

    Le rapport du cabinet d’études Claraco, commandé par Alternatives LGV, conclut que l’on peut économiser 6 milliards d’euros entre Bordeaux et Toulouse pour un temps supplémentaire de 6 minutes, avec des arrêts à Agen et Montauban. Le projet LGV prévoit deux gares excentrées… Cette solution alternative permettrait d’utiliser la ligne [...] actuelle en supprimant les passages à niveaux, en redressant certaines courbes. L’argumentaire solide n’a jamais été remis en question et la force de la raison semble faire son chemin.
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    Les opposants aux futurs LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux - Espagne ne désarment pas. Contre le Grand projet du Sud-Ouest (GPSO) qui demandera des milliards d’euros, ils proposent des alternatives légèrement moins rapides et... beaucoup moins coûteuses. La France n’a plus d’argent, mais elle ne renonce pas aux projets les plus onéreux. Après, les conclusions de la Commission Mobilité 21, présidée par député socialiste Philippe Duron, qui avait proposé en juin dernier d’abandonner les projets de nouvelles lignes à grande vitesse, excepté Bordeaux-Toulouse sous certaines conditions. Après le mea culpa de la SNCF, par la voix de son PDG, Guillaume Pepy, qui reconnait que "30 % des LGV ne sont pas rentables, la France ne peut plus se permettre de multiplier ces projets onéreux"… Les projets de trains à grande vitesse reviennent par la voix de certains "barons régionaux". Le lobbying de certains élus aquitains semble avoir convaincu les pouvoirs publics de relancer le projet Bordeaux-Hendaye, alors que celui qui relie la capitale régionale à Toulouse n’a jamais été totalement enterré.
    Des prévisions rarement atteintes
    Aujourd’hui, nombre d’élus de tous les partis s’opposent à ces deux projets dont les coûts sont pharaoniques et dont la rentabilité est plus qu’hypothétique. Des associations se sont montées un peu partout pour empêcher le démarrage de ce projet comme le Collectif des associations de défense de l’environnement (CADE), qui regroupe 43 associations du Pays Basque et des Landes. Il présentait ce mardi 15 avril, son étude à partir des bilans LOTI (loi n°82-1153 du 30 décembre 1982 d’orientation des transports intérieurs). "Nous ne sommes pas anti-ferroviaires, mais des anti-LGV, prévient Pierre Recarte, vice-président du CADE et auteur de "LGV : les grandes voraces". "Les trains doivent rouler entre 160 et 220 km/h sur le réseau existant. La LGV renforce la métropolisation, saccage l’environnement et engage des coûts pharaoniques sans rentabilité future". Hormis la LGV Sud-Est, où le trafic réel a dépassé le trafic prévu (+7,5 %), les prévisions sont toujours très optimistes.
    Les coûts pour réaliser ces deux lignes s’élèveraient à près de 15 milliards d’euros en prenant en compte tous les coûts. Surtout, le prix au kilomètre devient exorbitant : 32 millions d’euros par kilomètre pour Bordeaux-Espagne en moyenne avec des coûts qui montent jusqu’à 51 millions d‘euros sur la traversée du Pays Basque. Pour Bordeaux-Toulouse, le prix est de 28 millions d’euros par kilomètre. Le CADE n’hésite pas employer des éléments comparatifs qui font mal : 1 km de GPSO est l’équivalent de 30 crèches de 50 places et d’un lycée de 850 élèves aux normes haute qualité environnementale.
    Surtout, jamais un chantier ferroviaire n’a été aussi cher. Jusqu’ici, le record était détenu par la LN5, la deuxième phase du TGV Est entre Saint-Marcel-lès-Valence et Marseille : 19,4 millions d’euros par kilomètre. Pire, le nombre de voyageurs attendus ne permettra jamais de rentabiliser ces dépenses somptueuses, qui seraient bien plus utiles à la rénovation du réseau. On attend un peu plus de 26 000 passagers au km sur la ligne Bordeaux-Espagne et un peu plus de 30 000 passagers au km sur Bordeaux-Toulouse, des chiffres ridiculement bas par rapport à la moyenne des LGV existantes (68 000).
    Solutions alternatives
    Le CADE cite des solutions bien moins onéreuses pour quelques minutes de plus. Une étude du cabinet d’études Claraco, conclut que l’on peut économiser 6 milliards d’euros entre Bordeaux et Toulouse pour un temps supplémentaire de 6 minutes, avec des arrêts à Agen et Montauban. Le projet LGV prévoit deux gares excentrées… Cette solution alternative permettrait d’utiliser la ligne actuelle en supprimant les passages à niveaux, en redressant certaines courbes,… Pour Bordeaux-Espagne, des études montrent que le gain de temps entre Bordeaux et Bayonne n’excède pas 4 minutes avec un coût divisé par 4. Dans les deux cas, la minute gagnée vaut de l’or.
    Reste à savoir si on peut décemment priver la quatrième ville de France d’une liaison à grande vitesse avec Paris, quitte à en payer le prix. Pour la ligne vers l’Espagne, le calcul est plus hasardeux. Il doit permettre sous la pression de Bruxelles de relier les réseaux français et espagnols. Or, de l’autre côté des Pyrénées, la grande vitesse est souvent un fiasco. Si l’Espagne dispose du plus grand réseau européen, la fréquentation des trains est très faible.
    L’Usine nouvelle - Olivier Cognasse – 15 Avril 2014
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    Article labellisé Article labellisé
  5. 10
    mai

    Règlementation comptable et stocks de matériels ferroviaires

    Note 2.58/5 (228 votes)
    Posté par intermodalite.com, 10-05-2014 à 14:30 | Commenter | nb: 0 nombre de commentaires
    Règlementation comptable et stocks de matériels ferroviaires

    Pourquoi la modifier ?
    Concernant les Wagons de marchandises:
    Dans l’actif des entreprises de location de wagons, figurent des quantités importantes de wagons inutilisés. Une opération avait même été lancée il y a deux ans pour retrouver des wagons perdus par Fret SNCF, ils se comptaient par centaines. Cette démarche anecdotique est loin de donner la [...] réalité d’un ordre de grandeur pour l’ensemble du groupe et en particulier pour la filiale ERMEWA (plusieurs milliers). Certes la liste des wagons disparus se purge peu à peu mais l’état réel de l’actif semblerait encore incertain.
    De plus, la vétusté du parc est telle que la constitution d’une rame de wagons pour le démarrage d’un nouveau service demande en général plus de trois mois. Il faut d’abord les localiser, les sortir de l’amoncellement de wagons garés et ensuite les vérifier. Le délai d’une telle opération démontre la complexité des procédures permettant de recomposer une rame homogène. En l’absence de clients, les wagons continuent de se dégrader, garés parfois sur des lignes non exploitées, en pleine campagne, donnant du chemin de fer un cliché de friche industrielle. Le temps de mise à disposition démontre tout le laxisme existant sur la gestion de ce sureffectif de parc.

    Conséquences :
    Les wagons les plus chanceux peuvent espérer servir une dernière mais en offrant une prestation d’un autre âge. Leurs attelages manuels du 19ième siècle, tentent une nouvelle fois en 2014, de repousser leur désuétude en s’imposant dans le projet « Marathon » qui vise à valider en France un concept de train de fret long de 1500 m. Pourtant, tous les réseaux assurant des convois lourds et longs ont déjà adopté l’attelage automatique, évitant ainsi les interventions manuelles archaïques d’attelage de wagons par tous temps dans des conditions limites de sécurité.
    Conserver un parc de wagons désuet dont la moyenne d’âge dépasse les 30 ans y compris pour les wagons transportant des produits chimiques, élude tous les progrès technologiques dont pourrait bénéficier le transport de ferroviaire d’aujourd’hui. Même les wagons Modalhor de l’autoroute ferroviaire n’ont pas encore l’attelage automatique. Des wagons intégrant les avancées technologiques seraient à l’évidence plus sécuritaire et plus productifs.
    Voilà pourquoi il ne faut plus accepter que le modèle des wagons actuels soit le modèle qui est figé depuis plus de 50 ans. Par opposition aux autres modes de transport fortement normalisés et encadrés, contraints d’adopter toutes les avancées technologiques, il est alarmant de constater que des produits, tels le gaz liquide ou encore le carburant, circulent toujours dans des agglomérations sur des wagons de 40 ans. Pour prendre la mesure d’une telle situation, il suffit d’imaginer des ensembles routiers de 35 ans transportant ces mêmes produits sur autoroute. Nier cette évidence, c’est accepter en pleine conscience un danger potentiel lié au transport ferroviaire.
    Solutions :
    Une grande partie du parc de wagons ne servant plus ou étant sous utilisée, il serait raisonnable de considérer enfin que la valeur comptable d’un wagon inutile devienne « Zéro » en termes d’exploitation au bout d’un nombre d’années à définir. La valeur bilancielle n’étant, pour ces wagons, dits inutiles, que le prix de la ferraille diminué des diverses charges de démantèlement… Dans un tel cadre, ces immobilisations n’apporteraient plus du crédit aux actifs des sociétés les possédant mais au contraire les propriétaires des wagons devraient provisionner les charges de destruction et recyclage.
    L’avantage induit de cette réflexion permet de prendre conscience de la somme des efforts à réaliser pour obtenir les résultats suivants:
    • Valorisation des composantes environnementales par la baisse de l’âge moyen des matériels encore utilisés, améliorant ainsi les nuisances sonores et la sécurité alors que simultanément une nouvelle activité à main d’œuvre importante permettrait une dépollution et un recyclage des matériels déconstruits. Cette démarche libèrerait et réhabiliterait un important foncier de friches ferroviaires polluées uniquement utilisées en garage de wagons inutiles.
    • Modernisation du parc wagon en général par la limitation de la durée de vie des wagons en entrainant une relance des fabrications de modèles de dernière génération, d’où des gains de productivité de nature à remettre en compétitivité le mode ferroviaire.
    Le fait de ne détenir que des wagons dotés d’un amortissement mieux calibré empêcherait une concurrence malsaine générée par la fourniture à bon marché de wagons désuets, sans vraie valeur comptable. Ce repositionnement sur le marché par des professionnels fausse la concurrence avec des prix locatifs tendant parfois vers zéro.
    La sécurité ferroviaire découle de la qualité de son infrastructure. Or les vieux matériels ont un comportement souvent agressif qui fait supporter à la voie le coût de leurs dégradations.
    Concernant le matériel moteur:
    Suite à des commandes exagérées de soutien à ALSTOM, des rames de TGV et des locomotives disposant de potentiel kilométrique sont en train de dormir sur des voies de garage. Pendant ce temps des projets de nouveaux matériels sont avancés pour remplacer les matériels des trains de grandes lignes, TET qui sont à bout de souffle.
    Affecter des TGV à ces services optimiserait leur sureffectif. Il est aussi préoccupant de constater que ces surplus de locomotives attirent une cannibalisation au titre des pièces détachées.
    Ne pas utiliser tout le potentiel de ces matériels disponibles en le laissant vieillir sur des voies de garage n’est pas à long terme un levier pour l’industrie ferroviaire. Les commandes encore en cours de matériels désuets (TGV duplex) en soutien de chaînes non amorties ne permettent pas aux constructeurs de rester à la pointe de l’innovation. Pire, ce décalage pénalise la productivité du ferroviaire et consolide ses pertes de parts de marché. Pour cela il faut un grand nettoyage et donner aux industriels les possibilités de régénérer leur outil en anticipant technologiquement les évolutions de demain. C’était une des conditions qu’Alsthom en particulier aurait pu envisager pour conserver un avenir souverain.
    Stratégie ferroviaire voyageur :
    La politique ferroviaire de l’exploitant des services voyageurs, la SNCF, vise la segmentation des activités : TGV, TET, TER.
    Cet isolement des différentes activités, n’apporte rien d’autre qu’un affaiblissement de la production industrielle des services par une gestion de multiples images de produits commerciaux alors que l’unification des matériels apporterait une économie d’échelle et une rentabilité supérieure.

    A l’heure où la solidarité économique devient le maitre mot, demandons à la SNCF d’abandonner pour l’heure certains objectifs économiques internes de leur prospective de développement afin de s’ouvrir davantage au malaise économique rencontré par la population qui n’est autre que sa clientèle. La SNCF pourra ainsi mieux entendre et découvrir les réalités qui les entourent et comprendre pourquoi leur modèle actuel n’est porteur sur notre territoire que d’un ralentissement à la mise en place d’une concurrence saine et porteuse d’activité. Une meilleure compétitivité au niveau national avec une connaissance fine des retours de son marché intérieur ne seraient être que bénéfique à la prise de marchés internationaux.
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  6. 05
    mai

    SNCF et Alstom embarquent dans le même train

    Note 2.51/5 (223 votes)
    Posté par intermodalite.com, 05-05-2014 à 18:18 | Commenter | Voir commentaires | nb: 2 nombre de commentaires
    SNCF et Alstom embarquent dans le même train

    Sous couvert de patriotisme, le débat qu’a suscité l’annonce de la vente d’Alstom ferait oublier les vrais enjeux du futur. Alstom enjolivé et présenté comme un joyau national veut se faire briller par la place qu’il occupe dans l’industrie ferroviaire mondiale. Cette présentation estompe les valeurs et les perspectives des créneaux très [...] différenciés où Alstom développe ses activités.
    Deux domaines sont cités par les chroniqueurs et les observateurs :
    Le premier qui fait l’objet des convoitises des deux candidats à acquisition. C’est créneau de l’énergie. Ce secteur est assurément porteur d’avenir industriel car la maitrise des énergies par leurs productions sont des valeurs spéculatives lisibles incontestablement nécessaires aux sociétés énergivores de demain.
    Si cet élément est en permanence mis en avant et développé par tous les observateurs, ce qui est plus perturbant mais que d’aucuns ne relèvent, c’est cette volonté qu’ont les acquéreurs des fleurons d’Alstom à vouloir se débarrasser de leurs activités ferroviaires en les transformant en complément de soulte dans le rachat d’Alstom. C’est bien à ce niveau que doit se porter la réflexion. En effet,par delà l’esquisse d’un futur géant du ferroviaire porté par les restes d’Alstom, n’y aurait-il pas une volonté des futurs maitres de l’énergie mondiale, de se désengager de la production d’outils du 19ème siècle ?
    N’auraient –il pas une clairvoyance stratégique qui manquerait et à Alstom et aux dirigeants politiques qui voient encore dans le chemin de fer un fleuron national ?
    Pour comparer cette situation à ce qu’elle aurait pu être en fin du 19ième siècle, il suffit de la transposer.
    Pourriez-vous imaginer que la réponse des exploitants de fiacres et des charretiers eut été d’entrainer les chevaux à courir de plus en plus vite pour faire aussi bien que la machine à vapeur ?
    Fin du 20ième siècle, la réponse pour supplanter le chemin de fer fût aussi surprenante mais réaliste. Le chemin de fer a été contré par l’automobile et le transport routier. Cette réponse a relégué le chemin de fer au transport de voyageurs et accessoirement au fret pour des parcours longs avec des trafics massifiés et réguliers.
    Aujourd’hui un nouveau clivage apparaît au sein de l’activité ferroviaire porteuse qu’est le transport de voyageurs.
    Pour les longues distances continentales, le TGV a prétendu rivaliser avec l’avion. Hors, passé 350 km/h, il se retrouve dans la situation de pur sangs qui verront s’éloigner les trains à sustentation magnétique sans pouvoir rivaliser. Siemens ne s’y trompe pas et ne met pas son Transrapid dans la corbeille. Les Chinois deviennent leader pour le Maglev.
    L’autre secteur ou le train trouve sa pertinence est le transport de banlieue sur les mégalopoles asphyxiées par l’automobile.
    La dérive des coûts du ferroviaire, encore soutenu par les collectivités avec des budgets hors nome pour une qualité de service aléatoire, a aussi trouvé une alternative. Il s’agit du ferroviaire léger tel que le tramway ou le métro automatique. Affranchi de nombreuses contraintes ferroviaires, ce marché devient plus accessible aux financements publics que le chemin de fer lourd. Siemens garde également le créneau du transport urbain.
    A l’évidence, aujourd’hui, le ferroviaire tel que la France pense encore l’imposer au monde à vécu.
    Pour preuve, l’État et les Régions qui ont alimenté à prix d’or, par la commande publique Alstom, n’ont pu lui permettre de trouver les débouchés d’équilibre à l’exportation.
    En outre, en demandant à la SNCF d’acheter en surnombre des trains du siècle dernier pour maintenir Alstom, l’État a plombé durablement la SNCF. Ces éléments sommaires montrent que le ferroviaire que conserverait Alstom, est loin d'être un fleuron technologique indiscutable. Il est une charge structurelle pour la commande publique. L’État serait bien inspiré d'en débattre pour comprendre si son intérêt est bien de continuer à soutenir une industrie en fin de cycle de vie à fonds perdus.
    Au niveau des stratégies d’indépendance technologique nationale, il faut également noter que dans le secteur routier, tous les constructeurs sont passés sous contrôle étranger. Le dernier en date en poids lourds fût Renault Véhicules Industriels tombé dans l’escarcelle du Suédois Volvo. Mieux, au niveau des modes alternatifs à l’énergie fossile, c’est encore Siemens qui développe un nouveau concept de camion électrique faisant office de trolley fret du futur.
    Certes SNCF et Alstom sont intimement liés, mais avant de contractualiser de nouvelles commandes, la SNCF devra d’abord éponger son excédent de locomotives et de TGV neufs, déjà désuets et sous exploités.
    A côté de cela, le couple Alstom/SNCF qui présente des réponses communes à l’étranger pour obtenir des marchés ferroviaires, ne développe par ce biais qu’un aspect anecdotique. Pour la SNCF en particulier, il va être urgent de se recentrer sur son cœur de métier et sur la mission qu’attendent d’elle les Français : Faire rouler des trains avec fiabilité et à un coût cohérent avec le marché. Guillaume Pépy, Président de la SNCF, a bien reconnu une dérive de 30% dans ses coûts de production.
    Si on ajoute les primes de vétusté que la SNCF semble payer aujourd’hui à ALSTOM pour se faire livrer des matériels aux composants obsolètes, nous découvrons des niches d’économies non négligeables pour le budget de l’État.
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