Bienvenue sur le site intermodalite.com. Afin de faciliter vos recherches, nous avons classé les commentaires par catégories « derniers commentaires » et « derniers sujets commentés ». Vous pouvez réagir instantanément en déposant un commentaire & appliquer une notation à l’article.
17
janv
Martin Malvy, Président de la Région Midi Pyrénées répond à la FNAUT par journal interposé en rappelant : «Il n’y a pas de lignes régionales qui seraient bénéficiaires et d’autres qui seraient déficitaires. C’est une immense contrevérité. Toutes les dessertes ferroviaires régionales sont déficitaires. Ce n’est pas [...] d’hier, c’est de toujours et de partout. Mais plus le temps passe plus, hélas, le déficit se creuse. La billetterie, ce que payent les usagers, couvre à peine 30 % des dépenses de fonctionnement. La modernisation des réseaux et le renouvellement des rames de TER sont à fonds perdus et se chiffrent pour les Régions à des milliards d’euros depuis 2002.» Le président de Région dit ignorer quelles sont les intentions du gouvernement et de la SNCF concernant les trains Intercités qui sont de la compétence de l’État. «Mais il s’impose par contre de s’interroger sur les meilleures conditions de gestion du système ferroviaire et de la meilleure utilisation des financements considérables que nous leur apportons. Cela ne signifie pas que l’on puisse envisager de renoncer à certaines dessertes mais à envisager, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, de les transférer sur la route, surtout si elles sont courtes et lorsqu’il y a moins d’une dizaine de voyageurs par train», conclut l’élu qui souligne que la Région comble un déficit astronomique de 400 000 € par jour. «Je suis un défenseur du rail et l’ai démontré. Mais nous ne pourrons pas aller plus loin». Cet aveu appuyé montre enfin une prise de conscience qui si elle avait pris effet plus tôt aurait pondéré les décisions stratégiques initiées pendant deux mandats par des responsables politiques promus au plus haut niveau, alors même que dans leur carrière à la SNCF, ils n’avaient pu atteindre l’encadrement. Pour corroborer cette situation ubuesque, l’exemple de la ligne Toulouse – Albi servira de support.
Cinq années auront été nécessaires pour réaliser le doublement partiel de la voie ferrée entre Toulouse et St-Sulpice. Ce projet a débuté fin 2008 avec une concertation publique dont l’objectif était de présenter ce projet de plus de 200 millions d’euros, financé par la Région Midi-Pyrénées, l’Etat, l’Union Européenne et Réseau Ferré de France. Au total, entre 2011 et 2013, dix-huit kilomètres de voies neuves ont été posés, vingt ponts-rails doublés, quatre ponts-route reconstruits, environ trente mille traverses de béton posées et dix postes de signalisation créés pour donner un nouveau souffle à cette section de ligne. Et comme le constate Philippe Bonnecarrère, Maire d’Albi et usager fidèle de la ligne: «La plupart des trains entre Albi et Toulouse ne mettent plus 50 minutes mais autour d’une heure dix. Il faudrait revenir aussi à un train direct entre Albi et Toulouse le matin et le soir comme il y a dix ans». Comble d’ironie, il faut noter que la fréquence des services n’a pas été augmentée car les prétentions financières de la SNCF ont été considérées comme exorbitantes par le Conseil Régional.
«De quoi en faire un sketch» : «Attente de matériel. Incident de train, de circulation...» Florian Seydoux, actif défenseur du rail, collectionne les textos de la SNCF l’informant de suppressions de trains, notamment celui de 17h37 au départ de Toulouse, «pour lequel c’est récurrent. Le 19 décembre 2013, le TER Carmaux-Toulouse de 6h45 a été annulé pour cause de conditions climatiques exceptionnelles. Ce jour-là , simplement, il pleuvait! Les motifs avancés sont invérifiables. Il y a bien un numéro de téléphone. Quand on appelle lors de perturbations, ça sonne occupé. Quand on appelle à d’autres moments, on tombe sur un répondeur indiquant que ce numéro est réservé aux périodes de perturbations. Si De Funès était encore là , il y aurait de quoi en faire un sketch.»
Jacques Vaisson, président de l’association d’usagers Toulouse-Rodez Tarsly-Fnaut, va faire ses propres relevés, c’est «l’incompréhension, sachant que la SNCF va supprimer 1500 emplois cette année avec la bénédiction du gouvernement, alors que les trains supprimés sont dus à un manque de personnel. Dysfonctionnements auxquels il faut ajouter les pannes de matériel ou d’indisponibilité de ceux-ci faute d’agents d’entretien et en raison d’une mauvaise organisation. Les nouveaux horaires 2014 suscitent la colère des usagers car ils sont moins pratiques que les précédents pour ceux qui utilisent le train pour se rendre à leur travail.. .De nombreux TER ne sont pas en correspondance avec les Intercités ou TGV pour quelques minutes.»
Après avoir tant soutenu le ferroviaire, ce désamour semble provenir du fait que les responsables du ferroviaire semblent bien prendre les décideurs pour « des poulets de l’année »… Après avoir ruiné le réseau par une politique de régénération inadaptée, après avoir garés des centaines de matériels disposant encore de potentiels d’utilisation et ce, y compris des TGV, il est temps que les affaires ramènent le ferroviaire français à la réalité. Pour que ce soit Midi - Pyrénées qui est un modèle de soutient aux consorts RFF – SNCF qui s’en désolidarise, il a vraiment fallu qu’ils imposent des prestations à des coûts économiques démesurés qui ne représentent plus à l’évidence le service qu’attendent les collectivités.
Mises au pied du mur ferroviaire par les contraintes budgétaires, les Régions et l’Etat sauront gommer avec le temps ces erreurs. Pour le système ferroviaire institutionnel qui est incapable de se réformer, le risque de marginalisation est avéré. Financer de l’inutile a fait long feu. Le modèle ferroviaire français est maintenant rattrapé par ceux qui veulent le faire vivre et qui ont déjà posé les bases dynamiques de son développement dans le fret et bientôt dans le transport de voyageurs.
Martin Malvy n’est aujourd’hui que le révélateur de la prise de conscience générale. La France à besoin d’un ferroviaire utile, compétitif et sûr. L’ARF saura être vigilante. http://www.claraco.com | EN SAVOIR PLUS | LIRE L'ARTICLE | RETOUR
La Région Midi-Pyrénées va reprendre ses paiements à la SNCF après les avoir suspendus pendant trois mois par exaspération devant les retards et suppressions de trains régionaux, a-t-elle annoncé mardi dans un communiqué.
Il s'agit cependant d'une "reprise des paiements sous conditions", a souligné la Région qui "restera particulièrement vigilante à la poursuite des efforts engagés par la SNCF pour améliorer la qualité du service sur le quart nord-est" du réseau TER de Midi-Pyrénées.
Elle appliquera en conséquence "une retenue de garantie sur le paiement des services du secteur en fonction des résultats atteints".
Le président socialiste du conseil régional, Martin Malvy, a donné acte à la compagnie ferroviaire des efforts entrepris depuis son coup de gueule de février, ayant abouti à "une amélioration progressive des taux de régularité des trains depuis le début de l'année".
Cette tendance ne répond "pas encore pleinement aux attentes", mais "marque une réelle prise en compte de la situation et un début de réponse qui devront être confirmés", a fait savoir M. Malvy, après la présentation à Toulouse de la première des rames Régiolis acquises par la Région.
Le conseil régional est l'autorité organisatrice du transport ferroviaire régional. La Région passe avec la SNCF une convention fixant les engagements des deux parties. La Région dit payer chaque jour 400.000 euros pour le train régional. C'est son poste budgétaire le plus lourd.
M. Malvy, excédé par les remontées de griefs des usagers, avait mis à exécution en février une vieille menace et suspendu les versements de la Région à la SNCF.
En décembre-janvier, les trains régionaux avaient par exemple accusé une régularité de seulement 70% dans le quart nord-est, dans un contexte certes particulier de gros travaux de modernisation et de signalisation.
Depuis février, "nous nous sommes beaucoup impliqués (...) nous sommes revenus à un niveau de régularité supérieur à ce qu'il était en 2013, c'est ce que réclamait le président" Malvy, a dit à l'AFP Alain Le Vern, directeur général en charge des régions à la SNCF.
Au cours des derniers jours, la SNCF est revenue en Midi-Pyrénées à une régularité de 90% (9 trains sur 10 à destination avec moins de cinq minutes de retard) en moyenne, peu ou prou conforme aux 90,8% contractualisés avec la Région, a-t-il assuré.
Déjà en 2009, Emile Borne dans Bakchich avait écrit:500 millions s'égarent dans les trains du sud-ouest
Par Émile Borne
Généreuse, très généreuse région Midi-Pyrénées... Trop, peut-être. Son président, le socialiste Martin Malvy, commence à regretter un chèque de 500 millions d'euros qu'il a signé l'an passé pour RFF.
Objectif de l'opération : retaper son réseau de trains régionaux TER bien mal en point. Mais comme des chercheurs d'or tombés sur un filon extraordinaire, les deux boîtes se sont peut-être un peu trop servies au passage.
Pour en avoir le cœur net, le conseil régional doit mandater un cabinet d'audit chargé de vérifier si les honoraires facturés sont bien justifiées. Seule certitude, ils sont copieux ! « Au total, les rémunérations perçues s'élèvent à plusieurs millions d'euros pour la maîtrise d'ouvrage (RFF) et à plusieurs dizaines de millions d'euros pour la maîtrise d'œuvre (SNCF) », indique un document officiel. Interrogé, un responsable de RFF ouvre son parapluie. « C'est la faute à la SNCF, ils ont des frais de structures invraisemblables », balance-t-il. Pas tout à fait faux. Ainsi, pour ces travaux pourtant assez basiques (changer des traverses, remettre du ballast) qui doivent s'échelonner jusqu'en 2013, la SNCF a fait rappliquer une vingtaine d'ingénieurs d'un peu partout. Mais RFF n'a pas été très pointilleux avec son prestataire.
Quant au patron de la région, emporté pas son amour pour le service public ferroviaire, il a peut-être vu un peu trop grand. « C'est fou, même sur des lignes de campagne très peu fréquentées, la région a dépensé des millions pour refaire des quais de gare tout neufs, accessibles aux handicapés » s'étonne un expert ferroviaire. Il n'est pas le seul. La Cour des comptes aussi, dans un rapport encore confidentiel, trouve le volontarisme ferroviaire de Midi-Pyrénées excessif (elle a levé un emprunt pour les 500 millions ) si l'on se réfère à la part de marché réelle du train dans les déplacements.
Aucune loi de décentralisation n'oblige en effet les régions à financer l'entretien du réseau ferré, (ni à payer une partie des futurs lignes TGV). Mais Midi-Pyrénées a crée un précédent qui fait tiquer les autres régions dirigées par la gauche. Car cette facture s'ajoute à celle, incontournable, que leur transmet la SNCF pour le fonctionnement quotidien des TER. Selon plusieurs estimations, elle est bien plus salée qu'en Allemagne - 18 euros du kilomètre chez nous - où les Länder ont la possibilité de choisir entre plusieurs prestataires. Certains présidents de conseils en conflit avec la SNCF, en rêveraient. Mais chut ! Avant les élections régionales, ça ne se dit pas...
Robert & Gilles CLARACO Fondateurs du portail de l’intermodalité intermodalite.com